Bien avant la très controversée réforme territoriale qui lie désormais la Lorraine à l'Alsace et à la Champagne Ardennes, notre belle région a vécu une histoire commune avec d'autres provinces.
Au hasard des balades estivales, loin, très loin du Saulnois, les vacanciers peuvent ainsi entrer dans le château du Duc de Lorraine à...Tarascon, en plein coeur de la Provence ou grimper au sommet de la Tour fortifiée que le seigneur lorrain a fait bâtir à l'entrée du Vieux Port, à Marseille.
Le seigneur en question s'appelait René, était aussi Duc d'Anjou, Roi de Naples, de Jérusalem et d'Aragon, Duc de Bar et Comte de Provence !
Né en 1409 à Angers, René 1er hérita de la Maison de Lorraine après son mariage, à Nancy, à l'âge de 11 ans, avec Isabelle, la fille de Charles II, duc de Lorraine. Le duché de Lorraine, hérité donc de son beau-père, lui fut contesté par Antoine de Vaudémont, soutenu par le parti bourguignon, qui le battit en 1431 (bataille de Bulgnéville). René fut fait prisonnier par Philippe III, duc de Bourgogne qui ne le libéra qu'en échange de ses fils Jean et Louis. Soutenu par l'empereur Sigismond de Luxembourg dans ses prétentions au duché de Lorraine, il fut à nouveau emprisonné par Philippe le Bon, puis libéré contre une rançon en 1437.
Ami d'enfance et beau frère du Roi de France Charles VII, René contribua, avec Jeanne d'Arc à installer sur le trône Charles VII. Il aurait été présent lors de son sacre à Reims en 1429. Il participe ensuite à la réconciliation franco-anglaise. Il mariera sa fille, en 1445, au Roi d'Angleterre Henri VI.
René a consacré son temps à l'administration et au développement de l'Anjou, de la Lorraine et de la Provence, particulièrement des villes d'Angers, Aix-en-Provence, Avignon et Tarascon.
La cour fastueuse qu'il entretient, les nombreuses constructions qu'il fait édifier mettent à mal ses finances. Pour faire face aux difficultés, il augmente considérablement les impôts de ses sujets.
Veuf d’Isabelle de Lorraine en 1453, il abandonne à son fils Jean la Lorraine et à son gendre Ferry II de Lorraine-Vaudémont, le duché de Bar (en 1456). Il se remarie, s’éloigne de la vie politique et partage son temps entre ses provinces d’Anjou et de Provence.
Il se consacre alors aux Sciences, aux Lettres, aux Arts et pratique le mécénat.
Il est également homme de lettres et compose des romans et des poésies dont « Le livre du cœur d’amour épris » (1457) et un traité sur l’art du tournoi.
Il perd ses deux fils qui meurent sans héritier et son neveu, le roi de France, Louis XI, le contraint de lui abandonner l’Anjou et le Bar en 1474.
Il meurt en 1480 et est inhumé à la cathédrale d’Angers. Il laisse le souvenir d’un prince débonnaire (« le bon roi René »), et bien qu’il ait vécu surtout en Provence, son nom est demeuré attaché à l’Anjou.
Son petit fils, René II connaîtra son heure de gloire à la tête du duché de Lorraine en battant Charles le Téméraire à Nancy en 1477.
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