Alors que l'avenir des Sites Moselle Passion est actuellement en discussion à Metz dans les locaux du Conseil Départemental, il est un homme que l'on avait envie d'entendre sur une situation jugée préoccupante par l'ensemble des acteurs culturels du Saulnois.
Philippe Leroy, Sénateur de la Moselle, ancien Président du Conseil Général a accepté de l'évoquer pour les lecteurs de Grain de sel au cours d'un entretien à bâtons rompus d'une bonne heure, ce samedi 6 février 2016.
Tout d'abord il a tenu à faire l'historique des sites Moselle Passion dont il a été un des principaux instigateurs. Le déficit en terme de culture de notre département était criant au début des années quatre-vingts. Créée artificiellement en 1871, département industriel et rural, laminée par les deux conflits mondiaux, la Moselle n'avait pas vraiment de passé culturel commun, pas de grands musées des Beaux-Arts, pas de sites culturels emblématiques !
L'Etat qui se lançait alors dans une nouvelle phase de Décentralisation offrait une autonomie financière qui allait permettre d'imaginer localement des développements audacieux. Philippe Leroy, Président du Parc Naturel Régional de Lorraine puis à la tête du Conseil général de la Moselle allait s'appuyer sur cette dynamique pour lancer une véritable politique de développement culturel pour le territoire. C'est ainsi que sont nés les projets pour les sites mosellans dont on parle beaucoup depuis quelques mois sur Grain de sel et ailleurs.
Mais pour péréniser ces lieux, pour leur assurer également une légitimité incontestable, un intérêt scientifique indispensable le Conseil Général s'est appuyé sur des partenariats prestigieux comme le site de Pompéi pour le Parc archéologique de Bliesbrück, le Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain en Laye pour le Musée du sel, le Collège de France et le Musée du Louvres pour Vic sur Seille, la convention RAMSAR pour le Domaine de Lindre, l'Union Europénne pour la maison de Robert Schuman et le Château de Malbrouck. Et dernièrement, la construction du Musée de la Guerre de 1870 en partenariat avec le grand musée d'Histoire de Berlin.
Peu à peu, la Moselle, grâce à ses sites, a vu se modifier son image et la voilà reconnue en France et à l'étranger comme un territoire culturel majeur.
Mais l'ancien Président du Conseil Général constate que son départ (2014) a coincidé avec une remise en cause de cette politique culturelle patiemment mise en place depuis trente ans. Tout à fait d'accord pour faire des économies et éviter de gaspiller l'argent public, Philippe Leroy l'est beaucoup moins lorsqu'il s'agit de sacrifier la culture sur l'autel des restrictions budgétaires.
Les arguments financiers avancés pour justifier la nouvelle politique culturelle sont de faux arguments pour le Sénateur. La part de la culture dans le budget est si faible qu'une réduction des crédits destinés aux sites Moselle passion n'aurait aucune incidence sur l'économie du Département. Par contre, l'image renvoyée pourrait être catastrophique si on continuait à entretenir une situation larvée.
L'ancien président du Conseil Général a fait part de ses craintes à ses successeurs et se réserve le droit de réagir de nouveau si la situation l'exigeait. Il reste attentif et souhaite qu'on ne démantèle pas ces lieux si importants pour les Mosellans, pour les touristes et les milliers de scolaires qui avec leurs enseignants découvraient dans leur environnement proche la culture dans toute sa splendeur. Il faut dit-il que l'on garde le personnel qualifié pour traiter avec l'Etat, les collectivités territoriales, les autres musées, pour accueillir le public dans les meilleures conditions. Il faut que la publicité soit optimum pour attirer les enseignants, le grand public, les touristes à Marsal, Vic sur Seille, au Domaine de Lindre.
Dans quelques jours, on en saura davantage sur l'avenir des sites Moselle Passion. Il semblerait en effet que des réunions avec les agents sont actuellement organisées et on espère que les craintes de Philippe Leroy ne se vérifieront pas.
Commentaires
Il est est qu'avec des commissions qui naviguent à vue, cela va être compliqué pour votre Territoire !
Pensez à vos forces vives, créatrices de projets ambitieux et touchant un large public tout comme dans Région : spectacles sons et lumières, animations thématiques...
Ceux qui critiquent s'arrangent pour détourner l'information ! Ils ne connaissent rien à la réalité des projets mais les survolent de leur nid de coucou et piaillent du haut de leur inculture culturelle et artistique !
Combien de masse salariale annuelle d'agents de musée pour un rond-point vaguement "utile"?
Œuvrez avec les ressources vives et intrinsèques de ce Territoire, car elles existent réellement si vous vous donnez un peu la peine de chercher !
Un exemple ubuesque :
La synagogue de Delme : Subvention sur une année 380 000 € - Présidente : Mme Catherine JACQUAT.
6000 visiteurs par an !
Merci à son époux le député Mr Denis JACQUAT !
Le spectacle d’Aulnois-sur-Seille : Demande de subvention la 1ère année: 50 000 €.
Près de 400 personnes impliquées sur le Territoire sur 3 années.
Nombre de visiteurs envisagé sur un mois de représentation : entre 18 000 et 22 000 spectateurs !
Ces spectateurs contribueraient à envisager de laisser ouverts nos musées et augmenteraient leurs fréquentations !
Pas facile à dire, mais le constat est tel que cette droite humaniste et cultivé apparaît manquante dans le paysage politique actuel.
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.