Le Président de la Régon lorraine renonce à la construction de la gare d'interconnexion TER/TGV suivant ainsi l'avis des Lorrains qui ont majoritairement dit non au projet lors de la consultation du 1er février.
Certains parlent d'une belle preuve de démocratie de la part d'un homme politique qui respecte l'avis du peuple. D'autres, ses opposants politiques, parlent d'un camouflet, d'une gifle qui restera gravée dans la carrière politique de Jean-Pierre Masseret.
Mais un autre argument se fait jour. Il insinue que le président socialiste aurait joué ici un fin coup politique qui lui permet d'abandonner un projet qu'il ne portait pas vraiment dans son coeur. Le résultat de la consultation lui donne toute légitimité pour se débarasser d'un dossier coûteux et controversé à quelques mois des élections à la nouvelle grande région.
Vous pourrez lire ci-dessous le discours prononcé par Jean-Pierre Masseret hier lors de la séance plénière du Conseil régional :
1. La consultation populaire du 1er février en Lorraine est une première en France. Le Conseil Régional de Lorraine est le premier à avoir mis en oeuvre cette procédure. Elle a ouvert un chemin qui ne sera pas refermé.
2. Les procédures légales ont été respectées. A la lumière des faits, nous proposons au législateur des améliorations de forme et de procédures afin que les citoyens soient davantage impliqués.
Fixer un seuil minimal de participation,
rendre obligatoire l’envoi, sous enveloppe, au domicile des citoyens inscrits sur les listes électorales, du matériel de vote,
rendre obligatoire l’ouverture de l’ensemble des bureaux de vote, tel que cela est le cas lors de toutes les consultations électorales,
envisager le vote électronique sécurisé.
3. Cette consultation était nécessaire comme l’ont souligné les débats que nous avons eus ici même le 28 novembre dernier ainsi que les 29 et 30 janvier 2015, compte tenu également des propos et des écrits entendus et lus lors de la brève campagne qui a précédé la consultation du 1er février.
4. Chacun a pu apprécier en ces occasions la qualité des arguments et leur rapport à la vérité et à l’intérêt général des usagers du rail. Le thème de la consultation : réaliser un investissement ferroviaire connectant le réseau TER lorrain au réseau international et national grande vitesse, a été occulté au bénéfice de postures politiciennes partisanes.
5. La consultation a donné un résultat exposé et détaillé dans le rapport écrit qui vous a été adressé.
6. La participation a été faible c’est vrai mais c’était une première fois
Le Non l’a emporté arithmétiquement.
Deux départements ont dit Oui.
Deux départements ont dit Non.
Dans le sillon lorrain, où vivent 1.400.000 Lorrains directement intéressés par la connexion TER/LGV, 4 maires et 4 présidents d’agglomération ont pris position pour le non.
Deux Maires sur les 4 ont été suivis. Deux ne l’ont pas été.
Deux Présidents d’agglomération ont été suivis, deux ne l’ont pas été.
La consultation a concerné toute la Lorraine et une voix vaut une voix quel que soit le lieu où cette voix s’est exprimée.
7. Les cartes qui sont dans le rapport font démonstration de la répartition géographique des votes.
8. Respectueux de l’expression des Lorrains et des Lorraines du 1er février, respectueux aussi du mandat que j’ai reçu des électeurs et électrices en 2010.
Je considère que le projet contesté de la gare de Vandières ne peut pas être engagé par cette majorité.
Je demande aux Commissions chargées du Développement Durable, des Aménagements, des Affaires Economiques ainsi qu’à la Commission des Finances, avec l’appui des administrations d’examiner les conséquences du vote du 1er février sur le désenclavement ferroviaire de la Lorraine et sa connexion à l’espace grand régional en construction. De traiter ainsi les problèmes d’aménagement qui pourraient se poser à moyen terme.
Ces travaux techniques seront portés à la connaissance des Lorrains et des Lorraines, ils éclaireront les décisions de celles et ceux qui auront la responsabilité de défendre les intérêts lorrains à l’intérieur de la nouvelle Région.
Source : Conseil Régional de Lorraine