Plus de sept cents personnes ont assisté jeudi dernier aux obsèques d'une très grande figure du Saulnois. Claude Paté avait contribué au développement de notre région. Il s'est éteint à 90 ans.
Une carrière hors norme pour cet agriculteur haraucourtois, personnage passionant, truculent et si attachant dont le parcours a été retracé par un de ses amis proches lors de son enterrement et que nous reproduisons ici dans son intégralité :
Hommage à mon Ami Claude
Comment résumer en quelques mots la vie d’un homme comme Claude Paté ?
Au-delà de la tristesse et du chagrin, nous avons tous eu le bonheur de le connaître. Une vie s’achève.
Notre présence, très nombreuse ici, témoigne de notre attachement profond à cet homme d’exception.
Claude était avant tout un paysan, au sens noble du terme c'est-à-dire un homme du Pays et au service de son Pays. Le Saulnois qu’il aimait tant.
Tout être humain se construit, disait-il, par sa famille, son éducation, ses rencontres, ses engagements, ses joies, ses peines. Quelquefois ses souffrances.
Maire d’Haraucourt pendant 30 ans, il a su mener avec efficacité et dans le consensus la gestion de sa commune.
En visionnaire parmi les maires ruraux, il a compris l’intérêt de conjuguer agriculture, environnement et tourisme en appuyant dans les années 70 la création du Parc naturel régional de Lorraine et le Musée du Sel de Marsal avec ses amis Livier BARTHELEMY et Henri REMILLON.
Nous pourrions évoquer ici les nombreuses fonctions qu’il a assurées, mais il y a surtout un homme aux profondes qualités humaines qui nous ont marqués. Un exemple pour nous tous.
D’abord un père de famille responsable et attentif qui a su inculquer les valeurs de la vie à ses enfants. Il était fier de la réussite de ses enfants et petits-enfants dont il parlait souvent.
Tout ceux qui ont côtoyé Claude ont été frappé par son optimisme, sa bonne humeur, sa joie de vivre.
Son enthousiasme rayonnait, rassurait son entourage et ses amis. Il avait sur la vie un regard de sagesse et savait relativiser les choses.
Fédérateur, animateur, consensuel, mais obstiné dans ses idées ; ses qualités lui permirent de finaliser de nombreux projets : syndicaux, d’élu local ou professionnels.
En particulier, deux évènements qu’il a piloté de bout en bout : Le Congrès National de la FNO en 1998 et le rassemblement mondial des Merinos en 2010. Ce sont deux souvenirs inoubliables dans la profession agricole.
Tout dans le comportement de Claude s’inscrivait dans l’intérêt général. Sa bonne humeur légendaire, son sens de l’amitié, son humour sur la vie, sur lui-même et sur les autres, chacun de nous a pu l’apprécier.
Homme très sensible et dans la compassion, il avait beaucoup souffert de la disparition de son épouse en 1990 et de la maladie de son frère Gérard. Des années durant, il allait chaque soir à l’hôpital de Dieuze au chevet de son frère. Tout ceci dans la discrétion.
« Le bonheur, c’est d’être ensemble », répétait-il souvent.
« Un problème se règle autour d’une table » : Echanges, amitiés, convivialité, simplicité. Une leçon de vie pour nous tous.