Sous un soleil de plomb et face au thermomètre qui flirte avec les 40°, les fouilleurs du chantier "Briquetage de la Seille" terminent courageusement de mettre à jour l'atelier de fabrication de sel des sauniers qui travaillaient là 650 ans avant JC.
La seizième campagne de fouilles dans la haute vallée de la Seille menée par Laurent Olivier, Conservateur en chef du Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain en Laye aura une fois de plus permis d'avancer dans la compréhension des méthodes qui permettaient aux ouvriers de l'époque d'extraire en quantité industrielle ce produit si précieux qu'était le sel.
Alors qu'on étudiait jusqu'à présent des fourneaux individuels, les archéologues ont exhumé l'ensemble de l'atelier. Plusieurs fours mais également les carrières d'argile qui servaient à constituer le matériel de cuisson de la saumure sont apparus. Leur disposition minutieusement rapportée sur des plans va être analysée et devrait livrer les informations essentielles sur le fonctionnement global de l'atelier de production du Pransieu, à Marsal, à l'époque gauloise.
Très peu d'objets ont été découverts cette année même si on a un très beau morceau de poterie gravé de chevrons.
La surprise est venue de la mise à jour d'une vingtaine de pieux qui dateraient du Moyen Age. Une première hypothèse laisserait penser que cette construction était une pêcherie. Ces pieux entre lesquels auraient été installés des fascines auraient servi à piéger les poissons de la Seille. Ce mur de bois ainsi dressé dans le lit de la rivière guidait les poissons vers un bassin où, pris au piège, ils étaient facilement pêchés.
Autre sujet d'étonnement, après la prospection géophysique d'une équipe allemande la semaine dernière, l'apparition de grands fossés, d'une tour contre les remparts de Vauban ! D'autres sujets de travail, d'autres campagnes de fouilles en perspective !
Laurent Olivier donnera, pour les habitants du Saulnois, une conférence qui fera le bilan complet de cette campagne 2016, au musée départemental du sel de Marsal, ce vendredi 26 août, à 18h30.
Voir aussi ci-dessous le reportage de France 3 Lorraine :