Difficile d'imaginer, lorsqu'on arrive aux abords de Château-Voué, que ce tout petit village du Saulnois, était le domaine d'une des plus illustres seigneuries de Lorraine.
Evidemment, le nom de la localité fournit un petit indice et la demi-tour de pierre qui domine la vallée témoigne de la présence jadis d'un château-fort.
L'édification initiale du bâtiment est encore mal connue mais on pense que la première construction date du Xème siècle.
C'est dans la charte de fondation de l'abbaye de Vergaville qu'apparaît le château la première fois. En 930, le seigneur Hinemar cède les biens de son château (vignes, forêts, moulins, église, chapelle) aux dames bénédictines de Vergaville.
Puis on reparle de Château-Voué mais cette fois-ci associé au nom de Salival. En effet, les successeurs d'Hinemar, appelés Sigeric et Théodoric seraient liés à la famille de Salm, famille de Salm qui fonda par la volonté d'une des leurs, Mathilde de Hombourg, l'abbaye de Salival en 1156. Et comme Château-Voué se situe à égale distance de Vergaville et Salival, certains historiens pensent que les seigneurs du château étaient les « voués » ou protecteurs des deux abbayes.
Les prospections au sol, les ruines, les archives, le plan cadastral de la commune et les traditions ont permis de dresser les plans et de dessiner le château-fort tel qu'il était autrefois. Sur le fossé qui entourait le château, on jetait un pont-levis. On arrivait en entrant dans la cour intérieure en forme de trapèze. Les quatre angles sont occupés chacun par une forte tour ronde. Les murs de ces tours ont une épaisseur de 2,85m. Les gros moellons et les pierres de taille viennent des carrières du pays. De chaque côté de la porte d'entrée se trouve une tourelle destinée à la protéger et à l'orner.
Le château verra se succéder de nombreux propriétaires, tous vassaux des ducs de Lorraine jusqu'en 1766 dont les plus fameux et les derniers seront les comtes de Hunolstein. Le comte Philippe Charles de Hunolstein, investi par Louis XV en 1772, fait une description très précise du patrimoine de la seigneurie de Château-Voué : la totalité des terres de Château-Voué et Wuisse, Hampont pour les deux-tiers, Burlioncourt pour moitié et la moitié de Conthil. Les dites terres consistent en hautes, moyennes et basses justices, droit de gabelle sur les vins, bières et liqueurs qui s'y débitent.
Les habitants des villages doivent utiliser les moulins et les pressoirs du seigneur. Ils sont obligés de garder le château lorsqu'on leur demande et ils doivent également aller chasser pour la seigneurie. Les habitants de Château-Voué et Wuisse doivent une corvée tous les ans pour couper les blés et ceux qui possèdent une charrue doivent quatre journées avec leur machine. Ceux de Wuisse seuls, sont obligés d'amener, en plus, tous les ans deux voitures de bois au château. Un droit de bourgeoisie de 8 francs barrois est dû au comte par les étrangers et 4 francs par les habitants des lieux. Les Hunolstein possèdent aussi deux maisons de ferme dans les villages de Château-Voué et Wuisse, la ferme d'Arlange et sa chapelle, la ferme et la tuilerie de Kéking, une ferme à Lidrequin et à Dédeling, des forêts à Sotzeling.
C'est au moment de la révolution qu'a été décrété le démantèlement de la seigneurie. Les héritiers des Hunolstein avaient fui en Allemagne. Toutes les dépendances furent vendues.
Le château fut cédé sous condition d'être détruit, seuls les éléments en fer durent être livrés aux magasins de la nation.
Le site de Joël lintz qui a réalisé les vues 3D du château
Article déjà paru sur Grain de sel en janvier 2011
Commentaires
Et dire qu'un projet d'envergure, fédérateur et rassembleur de notre culture aurait pu voir le jour dans une magnifique fresque à Aulnois-sur Seille.
Pour cela certaines personnes bien attentionnées auraient pu être des activateurs et partager pour une fois de vraies valeurs fédératrices et non critiquer en pensant pour une fois au progrès touristique et culturel comme une valeur sûre pour notre Territoire !
Essayons de se rassembler humainement, partager et oublions les enjeux pseudos politiques et de pouvoirs, ou du je ne t'aime pas donc c'est pas bien ce que tu fais, désolé je ne suis pas obligé de t'aimer mais tu fais des choses biens et je dois l'avoué...Oh la la difficile et bien NON, juste du bons sens !
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