Bernard Krier, ancien élu castelsalinois et autrefois responsable à la Communauté de Communes du Saulnois de la vente du domaine de Burthecourt a souhaité réagir après l'annonce de la future signature d'un compromis de vente faite par le Directeur des services de la CCS lors du dernier conseil communautaire.
A la recherche du temps perdu !
En 2003, la Communauté de Communes du SAULNOIS a fait l’acquisition du Domaine de BURTHECOURT, situé sur le ban de SALONNES. Différentes orientations ont alors été étudiées pour sa destination sans toutefois aboutir, malgré la création, à l’époque, d’un poste dédié
En 2008, le groupe de travail«BURTHECOURT», après avoir reçu plus d’une dizaine d’intentions différentes, a proposé un projet privé aux membres du bureau de la C.C.S. qui l’a validé.
Rappelons que, déjà en 2004, le résultat d’une étude du sous-sol, menée par la Ville de CHATEAU-SALINS (Etude ANTHEA), avait fait ressortir une destination intéressante du Domaine (Hôtel –Restaurant de qualité, balnéothérapie continentale, cottages, nouvelles technologies......).
Or la destination présentée en 2009 par le porteur du projet correspondait point par point au résultat de l’étude de 2004, améliorée par les compétences professionnelles de l’intéressé.
Une promesse de vente est alors signée officiellement entre les porteurs du projet et la C.C.S
en juillet 2011. Cette promesse de vente stipule particulièrement la clause d’obtention d’un Certificat d’Urbanisme obligeant la réalisation du projet proposé dans les douze mois suivants. Une étude d’impact, nécessaire à la réalisation de la carte communale de Salonnes, est menée dans le périmètre du Domaine et autorise la réalisation dudit projet.(voir « Une autre étude »)
Dernièrement, l’établissement de la carte communale de Salonnes est stoppé, ce projet n’est plus suivi et le Domaine est mis en vente à un prix inférieur à celui de l’achat, sans raison apparente et sans obligatoirement y adjoindre une destination appropriée, alors que les signataires de la promesse de vente étaient toujours en course. (Ultime réunion le 18 aout dernier à 17h).
Après six années de travaux (depuis 2009), la C.C..S. semble ne pas pouvoir respecter ses engagements et demande l’abandon du projet malgré le financement par les deux parties, de toutes les démarches indispensables demandées pour conclure cette opération privée qui apporte emplois (30 à 50 postes indélocalisables) et développement économique basé sur les richesses intrinsèques du Saulnois. Le manque d’intérêt évident démontré dans cette affaire et la complexité grandissante exigée à chaque réunion par certains représentants de différents services territoriaux responsables ainsi que le laxisme du Bureau d’Etudes choisi par la C.C.S.(avec convention d’A.M.O.) sont les raisons fondamentales de cet échec.
Par ailleurs, la réponse superficielle et pour le moins très simpliste, voire inadaptée, de la D.R.E.A.L. obligerait une étude d’impact sur tout le périmètre de la commune de Salonnes, sous prétexte d’emprise de zones Natura 2000 ; ce qui n’a pas été signifié lors de la mise en place de l’étude d’impact concernant le Domaine de BURTHECOURT. La carte officielle ci-dessous montre que le domaine dans son entier est à l’écart de ce phénomène et n’en n’est en rien affecté.
Les terrains enclavés Natura 2000 sont des espaces agricoles ( prairies et autres) qui n’ont aucunement vocation à devenir constructibles.
Il s’en suit un sentiment suspicieux grandissant d’entraver la réalisation de ce projet privé qui pourtant correspond à un pan du développement économique de notre territoire et s’inscrit en
complémentarité totale avec les réalisations de ce type en Moselle sud (par ex : Center Parcs, Centre de bien-être de Langatte....).
A l’évidence, la vocation première du Saulnois est agricole : les agriculteurs (2% des actifs) apportent 80% des ressources économiques et le fait d’amputer les terrains exploités sans être sûr de compenser conduit à un appauvrissement local.
Le projet « BURTHECOURT » n’amputait aucun terrain agricole cultivé.
Par ailleurs, l’unique réflexion d’un développement économique exclusivement industriel dans le Saulnois semble utopique ; il faut comprendre que les conditions de réussite sur notre territoire sont loin d’être réunies. (Manque de voies de communication modernes, structures de formation quasi- inexistantes donc manque de personnel formé, etc...).La spécificité du Saulnois ne mérite-t-elle pas une réflexion de développement adaptée un peu plus ambitieuse ?
Renoncer à la finalisation de ce projet démontre une carence majeure dans l’aménagement du territoire (compétence première de la C.C.S.) et dans la diversité du développement économique nécessaire au maintien de l’équilibre rural du SAULNOIS en préfigurant un dangereux phénomène de glissement vers une mort clinique inéluctable, accompagnant le déclin malheureusement prévisible de son (encore) Chef Lieu.
Mais où sont-t-ils donc les développeurs de notre territoire ?
Bernard KRIER
Commentaires
Bonjour,
Votre question est au cœur du problème. En 2004, Le résultat de l’étude Anthéa a amené un groupe du territoire (Elus, CCI, Chargés de mission) à se rendre dans les départements du Jura et du Doubs pour visiter et se rendre compte sur place d’un développement économique s’appuyant sur des richesses identiques à celles du Saulnois. Invités par les élus de Salins les Bains(39), bourgade identique à Château-Salins il y a un demi-siècle, nous avons pu constater le développement exponentiel (60 000 touristes/an) de ses commerces, ses hébergements et restaurants, grâce à l’exploitation de ses richesses intrinsèques (particulièrement l’eau salée).
Ces initiatives permettent la notoriété des Salines Royales d’ « Arc et Senans »(25) distantes de 20km (identique à Dieuze-Burthecourt).
Seulement les élus sur place ont eu l’intelligence et la faculté de réfléchir territoire.
Ce qui semble prohibé ici.
Dans le Saulnois, la volonté de scission de la C.C.S. entretenue par la municipalité de Dieuze et consorts a immobilisé le territoire pendant tout un mandat. Cette attitude irresponsable a interdit le développement économique
Les « compensations financières » attribuées, suite au départ du 13ème R.D.P. n’ont pas fait comprendre au premier magistrat de Dieuze la nécessité de participer plus activement à une quelconque réparation de l’attitude suicidaire qu’il avait menée alors.
Par ailleurs, d’autres communes ont aussi été impactées par le départ des militaires (logements de familles, commerçants etc.…).
Dernièrement, l’élection départementale a installé la même personne (donc la même réflexion égoïste) à la responsabilité du Saulnois, ce qui entérine le déclin inéluctable du territoire et l’absence malheureuse de contestation (sauf erreur) ne permet aucun espoir dans le domaine du développement.
Dieuze est un bourg-centre du Saulnois, mais n’est pas le Saulnois.
Notre territoire (1/6 du département de la Moselle) va continuer à s’enfoncer dans les chemins battus de la morosité.
C’est une fuite en avant de la part de responsables territoriaux.
Bernard KRIER
je trouve que vous avez parfaitement raison Mrs Grosjean et Krier, un projet de territoire cohérent serait vraiment le bienvenu dans notre CCS.
Et il faudrait également que nos élus assument leurs choix et cessent de se retrancher derrière des prétextes "bidons"?...
Alors hôtel-balnéo...... de luxe ..............................Dieuze ou Burthecourt ?????
Je cautionne votre réflexion concernant l'étude d'impact sur toute la commune considérée.
Mais il eut été plus judicieux de la part des représentants concernés et présents aux réunions de prévenir avant de laisser faire une étude partielle; cela aurait fait gagner beaucoup de temps et peut-être changer le cours des choses.
S'agissant de la réflexion de territoire concernant les élus communautaires, vous préchez un converti.
L'état d'esprit clocher n'est plus de mise depuis la création des Com.Com;
Mais c'est difficile de faire avancer un train qui a les roues bloquées.
De ma part, ce n'est pas de la nostalgie, mais simplement un constat d'impuissance devant une inertie statique
cordialement
B.KRIER
Concernant Natura 2000, tout projet situé sur le Domaine de Burthecourt est bien soumis à une étude d'incidence. L’État considère, à juste titre, que les bestioles ayant justifié le classement d'un site en Natura 2000 ne savent pas lire les cartes et se déplacent au delà des limites. (http://www.developpement-durable.gouv.fr/L-evaluation-des-incidences-Natura.html).
Enfin, je rejoins néanmoins M. Krier dans son constat de carence majeure dans l'aménagement du territoire. Mes collègues délégués ayant tous votés contre la possibilité d'élaborer un document d'urbanisme à l'échelle du Saulnois, prétextant une perte de pouvoir des maires. Ce document, certes compliqué à élaborer sur notre vaste territoire, aurait permis à tous de partager une vision commune de développement à long terme pour le Saulnois. En ces temps de vache maigre, se retrancher derrière son clocher en pestant contre l'Etat, c'est faire l'autruche. La coopération est devenue obligatoire. Sans un minimum de solidarité et de confiance entre nos 128 communes, ce territoire est effectivement voué à une "mort clinique".
Après son abandon d’un projet qui donnait une véritable plus-value au territoire du Saulnois (Hôtel restaurant, cottages (maisons passives), balnéo, salle de spectacle, bâtiment nouvelles technologies, bureaux avec équipements vidéo- conférence à la disposition d’entreprises etc… la Communauté de Communes du Saulnois est dans l’obligation de vendre dans l’état et le plus vite possible. Le prix est certainement celui défini par le représentant des Domaines.
C’est malheureusement une fuite en avant.
Bernard KRIER
En 2003, une rumeur (pour ma part non vérifiée) associe l’achat de Burthecourt à la possible installation sur le domaine d’un centre de détention pour délinquants difficiles.
Cependant il semble que deux autres raisons plus plausibles soient retenues :
1 – Faire du Domaine le siège de la Communauté de Communes du Saulnois.
2 – Transformer le Domaine en relais-château.
La vente du domaine a été alors confiée à différents cabinets immobiliers sans plus de succès, malgré plusieurs touches.
En 2008, (nouveau mandat) le nouveau bureau propose la constitution du groupe de travail « Burthecourt » pour trouver une destination au Domaine.
En 2009, entre plusieurs propositions (lotissements, ferme pédagogique, élevage de chevaux etc…) le projet retenu est présenté et accepté par les instances dirigeantes et le Conseil Communautaire au prix de un million d’euros, sous réserve de la clause suspensive de l’achat des terrains constructibles pour permettre la réalisation du projet.
Aucune difficulté d’exécution n’existe alors, sous réserve de l’obtention de la carte communale concernant le ban de Salonnes.
Bernard KRIER
compétence?????
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