efka1C'est tout un pan de l'histoire de Vic sur Seille qui disparaît sous nos yeux avec la destruction actuellement des bâtiments EFKA. On a construit là, pendant plus de quarante ans, des canapés et des fauteuils qui se vendaient dans toute la France et même à l'étranger.

On a compté jusqu'à trois cent cinquante employés travaillant dans cette usine créée en 1957 par Carl Flasche, industriel allemand sur le site de l'ancienne gare de Vic sur Seille. 

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Après le rattachement de la Sarre à l'Allemagne le 1er janvier 1957, le patron sarrois voulait trouver un lieu en France pour conserver cette activité lucrative. Le marché était en effet florissant et le site ferroviaire desaffecté convenait parfaitement.

A la petite gare, dont les murs ont été conservés, allait se greffer des immenses bâtiments où l'on trouvait les ateliers, les sites de stockage, le magasin d'expo....

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Frappé par la crise du meuble du début des années quatre-vingts, l'entreprise restructure. Elle passe de 60 modèles de salons à 20 et réorganise ses méthodes de production dans les ateliers de menuiserie, pose de vernis, coupe de tissus....

Mais en dix ans ses effectifs ont aussi été divisés par quatre. En 1991, on compte 91 salariés. Le chiffre d'affaire lui est passé de 21 à 45 millions de francs.

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Les patrons investissent sur le site 9 millions de francs (chauffage au bois automatique, récupération de vernis pour éviter les pollutions de la Seille). Mais malgré ces résultats, EFKA licencie encore ! 12 personnes entre 1991 et 1992 ! 

En 1997, EFKA c'est : 55 ouvriers, 21 représentants de commerce, 21 millions de chiffre d'affaire. 20 000 m2, 40 produits (fauteuils et canapés) en collection haut de gamme. 

L'entreprise vend chez les détaillants mais également par correspondance à la Camif, aux 3 Suisses ou chez Habitat. Mais malgré tous ces chiffres impressionnants les résultats sont négatifs. L'avenir s'assombrit et les industriels allemands décident de se retirer.

efka6Malgré les luttes, les propositions de reprises par d'autres sociétés ou par les salariés, EFKA est en octobre 1998 en liquidation judiciaire. En juin 1999 l'entreprise licencie ses 35 derniers salariés. 

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Un dernier espoir naît en avril 2000 lorsque un ancien concurrent d'EFKA, la société BM d'Ars sur Moselle, rachète l'usine vicoise.

Ce repreneur entend investir 6 millions de francs (915.000 euros) pour moderniser ses outils et embaucher 13 de ses anciens salariés. BM Sièges réorganise sa fabrication autour de ses sites de Neufchâteau (carcasses), Vic-sur-Seille (finition) et Ars (sommiers et matelas) en s'appuyant sur son réseau de magasins installés à Ars-sur-Moselle, Warcq (à l'est de Verdun), et Neufchâteau. efka2

L'usine vicoise rouvre le 26 août 2000 avec quelques employés mais l'embellie est de courte durée puisque la fermeture définitive intervient en 2003. 

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Depuis, le site était à l'abandon à l'exception de la partie Est occupée par une société d'archivage.

En 2013, à l'initiative de l'ancienne municipalité, l'Etablissement Public Foncier de Lorraine a racheté l'usine et se charge de sa destruction tout en veillant à la dépollution du site. A la fin de ces travaux, la ville de Vic sur Seille rachètera les parcelles et proposera certainement un projet immobilier.

Il ne restera alors de ces cinquante années de l'histoire de Vic que des souvenirs, des photographies, des fauteuils et des canapés, quelques objets dérivés et le nom de Carl Flasche donné à la place au bord de l'ancienne voie ferrée.efka5  

Une exposition réalisée par la commune est visible dans la salle des Carmes. Sur la toile, ne manquez pas le feuilleton de la déconstruction de l'usine réalisé par deux photographes amateurs vicois. 

A lire aussi : l'article du RL sur la démolition d'EFKA

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Et aussi l'ancêtre de Grain de sel, le Père Pétuel, le site Internet de Richard Clause qui croquait l'actualité locale il y a 20 ans 

 

 

 

 

 

Commentaires   

+2 #5 Gérard Fauconnier 13-02-2016 18:19
Beaucoup d'émotion en découvrant la photo EFKA, dont beaucoup de connaissances sont disparues. 1961,j'avais 14 ans, nous faisions 10 h/jour, parfois 14 heures. Mais cela ne nous empêchait pas de faire vibrer la cité aux sons de la fanfare, dont je fus fidèle tambour dès l'âge de 10 ans jusqu'au moment de me faire "marin" et de partir à la découverte du monde. Par la suite, je me suis fait une place chez les historiens. RV sur Google. Meilleurs souvenirs, amitiès à tous.
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+1 #4 metallo 11-02-2016 22:39
Citation en provenance du commentaire précédent de cheminot :
La France : son avenir ? Un grand parc naturel national agrémenté de parcs d'attraction ! Quelle désolation !

eh cheminot t'es pessimiste ! t'es en train de vieillir ou quoi !! il faut faire confiance aux jeunes aux gens
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+1 #3 cheminot 11-02-2016 21:05
La France : son avenir ? Un grand parc naturel national agrémenté de parcs d'attraction ! Quelle désolation !
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+3 #2 Vincent 11-02-2016 20:02
Merci pour la photo de groupe où j'ai immédiatement reconnu ma tante (n°7) qui était alors âgée de 16 ans, et qui devait malheureusement décéder 5 ans plus tard...
Une page se tourne !
Il est normal que la nostalgie nous gagne.
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+7 #1 JP 11-02-2016 13:31
Encore un désastre oui, et tout cela continue et encore bravo a tous ces gens qui ont travaillés dur pendant toute leur carrière, j'ai un peu vécu cela en 1978 par amour et pas de 35 heures
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