A l'occasion du mois de l'agriculture biologique, le GAEC (Groupement Agricole d'Exploitation en Commun) de Bathelémont, à Saint-Médard, accueillait une trentaine d'agriculteurs (conventionnels et bio) venus de toute la région.
Claude Vautrin, converti au bio depuis quatre années, a présenté sa ferme et son fonctionnement. Une véritable entreprise au coeur du Saulnois qui compte deux associés, un salarié à temps plein, deux apprentis pour une superficie de 180 hectares. 75 hectares de céréales et 105 de prairies. 160 bovins pour une production annuelle de 250 000 litres de lait. Des rendements qui paraîtront limités mais qui permettent au GAEC de fonctionner avec des marges aussi importantes sinon plus que dans l'agriculture conventionnelle.
Selon Claude Vautrin, les rendements limités de l'agriculture bio sont largement compensés par des charges elles aussi limitées. Pas de produits chimiques pour engrais, moins de terres à cultiver, moins d'investissements et au final une philosophie et une éthique plus en rapport avec une agriculture respectueuse de l'environnement.
Pour les spécialistes qui lisent Grain de sel voici quelques explications données par Claude Vautrin lors de cette présentation : 2 règles indispensables en cultures bio : une rotation équilibrée et un outil de stockage-triage. Trois ans de prairies suivis par 3 ans de cultures, dont une année de culture de printemps (féverole ou orge), lui permettent d’assurer des parcelles propres avec des rendements corrects. Plutôt que d’investir dans un outil de désherbage mécanique, Claude a préféré s’équiper de cellules de stockage et d’un trieur. « C’est indispensable en agriculture biologique », souligne Vincent Hypolite, qui l’a accompagné techniquement sur ce projet. Les 2 cellules de 30 tonnes placées en hauteur ainsi que le trieur alvéolaire permettront une bonne séparation des grains et des adventices, une circulation qui limite les échauffements et l’auto-production de semences fermières.
Claude Choux, directeur de la coopérative Probiolor, a présenté son fonctionnement et les perspectives de développement des céréales oléo-protéagineux bio. Les nombreuses surfaces passées en bio en Lorraine, mais aussi dans le sud de la France, devraient être absorbées par un marché bio toujours en croissance.
Si les agriculteurs conventionnels présents à Saint-Médard (ils étaient 12) se convertissent au bio dans les années qui viennent, la journée à Bathelémont aura été une belle réussite pour ses organisateurs.
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