Il y a quelques jours, nous avions assisté à l'AG extraordinaire des Foyers ruraux de Moselle. Une réunion au cours de laquelle l'assemblée s'alarmait des diminutions des subventions allouées par le Département de la Moselle qui mettaient sérieusement en péril le fonctionnement du mouvement populaire rural né dans le Saulnois il y a soixante-dix ans.
Plusieurs actions ont été envisagées. La première est cette lettre ouverte signée de la main du Président de la Fédération des Foyers ruraux de Moselle, Christophe Velja :
"Madame, Monsieur,
Nos territoires ruraux sont en crise. La fracture entre « urbains » et « ruraux » est de plus en plus importante. L’état ferme bon nombre de services publics avec une centralisation plus accrue dans les grandes villes. Les réformes territoriales de la loi « NOTRE » rajoutent encore de l’incertitude mais surtout des inégalités territoriales. Le nombre de nos représentants « ruraux » a fortement diminué. Les choix politiques nationaux, régionaux et départementaux, conduisent à une baisse de l’attractivité de nos territoires. Les petites communes sont étranglées par le manque de moyens et de nombreux acteurs locaux comme les maires, les Foyers Ruraux, le tissu associatif, les clubs sportifs se sentent parfois désemparés... Un vrai risque pour nos villages.
De nombreuses actions de services publiques sont mises en place en partenariat avec de nombreuses communes rurales ; accueils périscolaires, cantines scolaires, accueils de loisirs, animations de loisirs de proximité... De vrais services pour la population rurale.
Maintenant, c’est un pan entier de la politique de l'animation en milieu rural, de la jeunesse, de la culture, du lien intergénérationnel qui est abandonné. La situation de la Fédération départementale et plus largement du mouvement rural, pour une centaine d'associations, est préoccupante depuis plusieurs années.
Le Département qui était notre soutien privilégié, a depuis plus de cinq ans fait le choix de restreindre son partenariat et donc son aide financière. Ce fléchissement est même en accélération. En cinq ans, cette aide a baissé de 92 700 € pour atteindre en 2016 96 000 € et seulement 50.000, 00€ pour cette année.
En 2016, pour faire face à ces baisses, la Fédération a dû licencier ou non-reconduire une partie de son personnel et toutes les mesures d’économie de charge de structure ont été réalisées. Cela ne suffit pas.
Les rencontres avec les élus sont difficiles et rares malgré les sollicitations fréquentes. Les discours sont toujours les mêmes. Les choix politiques et les actes sont clairs : en dehors de ses prérogatives obligatoires, le Département de la Moselle fait le choix de promouvoir les élites qu'il appelle « les pépites ». Il faut les montrer, c’est le fer de lance pour son programme « d’attractivité ». C'est oublier que la population mosellane est présente dans toute sa diversité et qu'elle a aussi des attentes.
Les « pépites » sont présentes chaque jour et dans l'ombre pour l'intérêt général, ce sont les milliers bénévoles qui se mobilisent au quotidien pour que les villages soient « attractifs... ».
Aujourd’hui, la Fédération Départementale va devoir continuer sa mutation pour pouvoir préserver au mieux le coeur de notre mouvement qu'est le réseau de ses associations adhérentes.Cet accompagnement des associations locales, le département a fait une croix dessus. Les autres Fédérations d’éducation populaire du Département sont également impactées de manière dramatique. La Fédération Culture et Liberté vient de mettre la clé sous la porte et la Fédération des MJC n'a conservé qu’une personne pour assurer l’ensemble des missions d’animation du réseau, de gestion et de coordination.
Pourtant, plus que jamais, le monde rural a besoin d’une politique de développement, s’appuyant sur l’ensemble de ses forces vives, notamment le secteur associatif. Sans les associations rurales et sans la capacité de leurs têtes de réseau à générer la réflexion, à former leurs bénévoles, à mettre en synergie des initiatives dispersées, le monde rural risque de devenir un désert social, économique et culturel.
De plus ces décisions sont vécues comme une réelle injustice pour les milliers de bénévoles qui s’investissent pour faire vivre les territoires ruraux et risquent de voir anéantir tout le travail réalisé depuis de nombreuses années.
Il faut prendre des dispositions au plus vite afin, d’une part, d’éviter la disparition de ces structures associatives, d’autre part, de leurs attribuer les moyens nécessaires pour poursuivre leurs missions unanimement reconnues.
De nombreux soutiens se font entendre et la grogne monte.
Pour le milieu rural, je compte sur votre soutien et votre mobilisation.
Recevez, Madame, Monsieur mes salutations les plus distinguées."
Christophe VELJA
Président de la FDFR57
Commentaires
rassures toi etranger, tu es normal!
même après après plusieurs dizaines d'années, si l'on vient de "l'extérieur", on continue à s'ébahir chaque matin devant l'impunité électorale des gougnafiers en place.
Puis Fernand créa la Moselle, puis il créa le Saulnois.
Voyant que ce monde ne tournant pas tout entier autour de lui était imparfait, Fernand se demanda s'il n'aurait pas lui même dû créer Dieu...
Faisons une manifestation commune pour faire entendre notre colère contre le Département !
Ces abandons ne doivent pas être normalisés.
Tout fonctionne en réseaux, si l'un est touché, l'autre tombera aussi.
Ces réseaux font vivre les mondes ruraux.
Ce n'est pas des "actions culturelles paillettes" de temps en temps et qui coûtent des milliers d'euros qui font vivre ces mondes.
La culture ce n'est pas un concert qui vaut cher tous les 6 mois, c'est une école de musique qui ouvre l'esprit de toutes les générations.
Il faut des soutiens financiers pour le quotidien, la vie réelle. Pas des opérations ponctuelles mais sans ancrage local véritable !
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