Mais où s’arrêteront-ils ? Face aux journalistes, sur les plateaux TV, les ministres, recteurs, inspecteurs clament haut et fort leur amour inconditionnel pour l’école et les élèves placés au centre d’une politique de l’Education Nationale qu’ils jugent exemplaire.

Sur le terrain c’est une autre affaire et partout la casse est spectaculaire. On passera sur la gestion de l’épidémie de Covid en direction des écoles qui frise le ridicule, mais c’est en terme de fermeture de classes que les résultats sont les plus catastrophiques.

Et ce qu'il se passe dans le Saulnois nous prouve, s’il en était encore besoin, l’incompétence de nos dirigeants.

Blanquer ferme cette année une classe sur le regroupement des Bords de Seille, entre Blanche Eglise et Moyenvic ! Six villages (Marsal, Haraucourt, Mulcey, Saint-Médard, Blanche Eglise et Moyenvic) qui depuis 1975 se bougent pour offrir à leurs enfants des conditions d’apprentissage de qualité. Un service périscolaire a été mis en place, cantine et garderie, le département, puis la région assuraient le transport des enfants de leur domicile jusqu’aux trois écoles que compte le regroupement à Moyenvic, Marsal et Mulcey. Depuis une dizaine d’années, les maires des communes, en collaboration avec les enseignants, les parents d’élèves, l’aide d’associations ont investi dans le numérique (ordis, TBI, tablettes, fibre optique).

Mais tous ces efforts, tous ces investissements humain et financier n’empêchent pas le ministre de l’Education nationale, de déléguer ses sbires pour fermer les classes ! Motif invoqué ! Les effectifs baissent ! Rois de la calculette les inspecteurs de l’Education Nationale jonglent avec les chiffres pour faire coïncider le nombre de postes d’enseignants qui leur sont attribués avec un nombre d’élèves par classe. 15, 20, 25, 30..c’est selon ! Et là peu importe si les conditions de travail au sein de la classe posent problème, si les professeurs d’école galèrent au milieu de classes surchargées, avec plusieurs niveaux, avec des élèves en grandes difficultés qu’ils faut épauler individuellement, La fermeture permet à l’inspecteur ou à l’inspectrice de rendre un poste au directeur départemental qui peut le réaffecter ensuite au remplacement des directeurs d'école, au dédoublement des classes de cp ou ce1. On déshabille Pierre pour habiller Paul comme dirait l’autre !

A aucun moment ces pédagogues de salons n’imaginent alléger les effectifs d’élèves par classe pour faciliter le travail des enseignants et les apprentissages des enfants.

Alors on ferme !

Les parents d’élèves sont consternés, écoeurés par ce mépris de l’institution. Ils refusent la menace de fermeture et lancent une pétition. Avec quelques élus ils ont manifesté leur mécontentement.  Ils écrivent à leurs maires, à leur communauté de communes, leur député, leurs sénateurs, leurs conseillers régionaux en espérant que ces politiciens élus sauront relayer leur colère mais également respecter leurs promesses électorales où on les entendait vouloir agir pour la défense du monde rural.

Une autre fermeture est programmée dans le Saulnois à Francaltroff.