Une photo exceptionnelle prise il y a près de quatre vingts ans, exhumée aujourd'hui d'un album de famille, nous rappelle une sombre période de l'histoire du Saulnois : l'expulsion par les Nazis de la population des villages de notre territoire au mois de novembre 1940.
Le gouverneur de la région annexée par les Nazis, Joseph Bürkel venait de décider d'expulser les civils, trop Français à son goût, leur permettant d'emporter avec eux 2000 francs et 30 kg de bagages.
C'est l'ancien maire de Marsal, Henri Rémillon, aujourd'hui âgé de 94 ans qui nous a prêté ce cliché de la Place d'Armes où l'on voit un bus affrété par l'occupant allemand emmener les habitants de la commune en zone libre, dans le Sud Ouest de la France.
Il nous raconte le déroulement de cette terrible journée où il a fallu tout abandonner pour une destination inconnue :
"Les occupants allemands qui vivaient dans le village depuis le mois de juin 1940 décident d'expulser les habitants vers la zone libre. Prévenus quelques jours plus tôt de l'imminence de l'expulsion, les habitants se débrouillent pour cacher le maximum d'argent dans les doublures de leurs manteaux et dans leurs chaussures.
Le 18 novembre, 550 Marsalais sont rassemblés sur la place d'Armes pour prendre les bus qui les emmènent à la gare de Dieuze. Une cinquantaine avaient déjà quitté le village en juillet car ils avaient de la famille en Meurthe et Moselle, région non annexée.
De là, ils embarquent dans un train avec les habitants des villages de Moyenvic, Xanrey, Lezey, et Bezange la Petite. Ils sont dans des wagons de 4ème classe sur des banquettes en bois et roulent jusque Mâcon. Il n'y a pas de toilettes dans le train alors le convoi s'arrête tous les cinquante kilomètres pour que chacun puisse se soulager dans la nature. Les gens dormaient comme ils pouvaient sur ces bancs inconfortables.
Arrivés à Mâcon le lendemain matin à 11h, ils sont accueillis chaleureusement. Un détachement de l'armée d'armistice leur rend les honneurs et les dames de la croix rouge leur offrent un ravitaillement avec du lait, de la soupe....
Le train repart une heure après pour Lyon. Dans la capitale des Gaules, tout le monde descend.
Installés dans une grande salle de la foire exposition, les réfugiés dorment rassemblés par village.
Le lendemain, ils reprennent leur périple mais dans un train plus confortable découvrant, le soir, pour la première fois, la mer méditerranée. Les réfugiés du Saulnois passeront une nouvelle nuit dans les wagons avant d'arriver enfin à destination le lendemain...dans le Lauragais, près de Toulouse.
Les réfugiés descendent par village dans les localités de Villefranche du Lauragais, Villenouvelle, Baziège. Henri Rémillon se rappelle de la marche d'un kilomètre qui mènera les Marsalais de la gare au centre du village de Baziège, dans la nuit, le froid et la pluie...un vrai convoi funèbre ! Il dût même prendre par le bras et emmener de force une de ses voisnes qui voulait retourner à Marsal soigner ses cochons. A Baziège, les Marsalais sont accueillis dans une grande salle où on leur sert à manger et à boire et où des lits ont été préparés.
Le lendemain des camions viendront chercher certaines familles pour les répartir dans les patelins autour de Baziège"
C'est la fin du long voyage et de trois jours d'errance pour ces hommes et femmes dépaysés et démunis qui vont devoir refaire leur vie pendant cinq longues années.
Certains s'acclimateront au Lauragais, trouveront du travail, d'autres continueront leur route pour tenter de trouver de meilleures conditions de vie.
Commentaires
Elle est au contraire multiple, elle varie selon les représentations de chacun.
L'histoire est aussi toujours manipulée, racontée d'une manière ou d'une autre.
Elle est très malléable et malheureusement elle peut tomber entre les mains des propos les plus détestables qui soient.
Elle est bien-sur politique. La politique fait partie de notre quotidien.
Ainsi, les haineux détournent toujours des faits historiques pour servir leur haine.
Les résistants romanceront toujours leurs trajectoires pour honorer leur courage et celui des réseaux dont ils ont fait partie.
Lesquels des deux est-il préférable d'écouter ?
J'opte pour ceux qui veulent construire et composer plutôt que "détruire" ou "anéantir", deux verbes qui apparaissent ci-dessus.
Bref : penser plutôt que renoncer.
Alors merci aux personnes qui transmettent des témoignages et des faits historiques aussi diverses qu'ils puissent être, car la diversité a toujours fait la force collective.
Au bout de quelques commentaires de toute façon, ces haineux ne trouvent plus rien à dire.Ils disparaissent, démunis face à leur pauvreté intellectuelle.
les électeurs d'extrême droite eux ils serait partis dans le Verc pour anéantir les nazis
tu as beau changer de nom régulièrement (même en copiant celui des autres) on sent en toi la haine que tu attribues aux autres. Tu ne vaux pas mieux. Pour moi c'est pire. tu es à combattre. Un peu de courage, signale toi à découvert.
Pourquoi l’extrême gauche dont tu fais partie ( si toutefois tu sais où tu te situes) serait meilleure que l’extrême droite. Tu es un chancre de notre civilisation.
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