Installé depuis cinq ans dans le Saulnois, dans le petit village d'Aboncourt sur Seille, le jeune artiste plasticien Gilbert Coqalane, originaire des Ardennes, est à l'âge de 29 ans, une des attractions de la très belle expo Emile Friant qui triomphe actuellement au musée des Beaux-Arts.

 Son couple de canards, qui a revêtu ses habits de deuil semble suivre le cortège qui illumine le plus célèbre des tableaux de Friant : La Toussaint. Cette suite surréaliste s'inscrit dans une série de réalisations de Gilbert Coqalane qui détourne ainsi quelques chefs-d'oeuvre de la peinture.

Détourner des objets, des attitudes, des pensées de la vie quotidienne pour en faire des oeuvres d'art surprenantes, drôles, émouvantes, dérangeantes est à la base du travail de Coqalane, artiste autodidacte qui ne se cantonne pas à un domaine de l'art en  particulier. Des sculptures, des installations, des performances, des livres, des photographies, pas de routine dans la création, Gilbert touche à tout sautant ainsi du coq à l'âne ! D'ou le pseudo d'artiste, vous l'aviez compris !

Tout à commencé lorsqu'il a collé deux morceaux de chatterton pour former une croix sur un panneau de chantier transformant l'ouvrier qui creusait sur le pictogramme en fossoyeur ! Heureux de cette farce...plastique, Coqalane a poursuivi dans cette démarche en investissant la rue à de nombreuses reprises pour des performances artistiques insolites, drôles.

Petit-déjeuner devant un panneau d'affichage retapissé, aménagement d'un abri bus en chambre à coucher ou en salon des années 60 pour revivre le premier pas de l'homme sur la lune, manifestation de peluches, transformation de mobilier urbain en bestioles, rats en aluminium sortant du métro Abesses à Paris....la liste est trop longue pour être déroulée complètement ici. 

Récemment, partant de la phrase toute faite "Pour réussir dans l'art il faut (se) coucher" Coqalane s'est allongé devant la Joconde au musée du Louvres à Paris, provoquant l'étonnement, l'inquiétude des visiteurs incrédules. Il est aussi allé, au bluff, exposer sans autorisation une de ses oeuvres dans la plus prestigieuse galerie parisienne Perrotin.

Son talent, son culot, son inventivité, on les retrouve également dans des livres comme ce recueil de lettres loufoques et déjantées qu'il a adressées aux services après-vente de  grandes entreprises françaises. Des réclamations abracadabrantesques qui ont reçu chacune une réponse que Coqalane a posée en face de chaque courrier envoyé. Le résultat est un livre hilarant qu'on déguste avec gourmandise.

La réputation de Coqalane, considéré par certains comme un des héritiers du mouvement Dada, grandit et la multiplicité de ses productions favorise une reconnaissance qui s'est traduite par l'installation d'une de ses oeuvres au Centre Pompidou-Metz pour le vernissage de l'exposition Musicircus, ou plus récemment par l'achat et l'installation par la ville de Nancy d'une oeuvre intitulée "La Campagne est propice à l’observation des nuages et l’implantation des terrains de basket". 

Cette réussite fulgurante dans le monde de l'art, Coqalane en fait également profiter les enfants dans le cadre d'ateliers au sein des MJC ou du dispositif Jeunesse et Territoires. Un partage essentiel d'un travail qu'il espère faire découvrir dans le Saulnois. Car paradoxalement et malgré une envie non feinte, Gilbert Coqalane est peu connu dans nos contrées. 

Pour découvrir mieux encore Coqalane, visitez le site de l'artiste et sa page Facebook